Les Nouvelles Publications : Pourquoi avoir choisi de faire du droit pénal ?
Me Isabelle Gharbi-Terrin : C’était mon rêve ! Les assises, l’éloquence… je ne me suis pas posé la question du choix de mon orientation. Par contre, j’ai eu une vie avant le barreau de Marseille.
Pendant une dizaine d’années, j’ai tenu une pépinière. J’ai passé un Deug d’anglais puis fait un an de droit. Je me suis mariée, j’ai eu des enfants, créé ma société et un jour, j’ai eu envie de reprendre mes études. Passer mon Deug de droit était logique et je me suis prise au jeu du droit pénal, en quelque sorte.
Vous avez été très médiatisée avec l’affaire du chat Chevelu, martyrisé à Draguignan en 2017. Comment en êtes-vous arrivée à défendre les animaux ?
Tout a commencé en 2012 avec ma première affaire, pour laquelle je défendais la chienne Poupette. Il s’agissait d’une séparation et le couple revendiquait chacun le droit de la récupérer. Je défendais Monsieur, à qui la chienne avait été offerte par Madame. C’est vraiment à ce moment-là que je me suis rendue compte du vide juridique relatif au droit des animaux car en la matière, il fallait utiliser les textes concernant le mobilier : « En fait de meubles, possession vaut titre ». J’ai donc dû démontrer, à grands renforts de factures de vétérinaire et de croquettes, que mon client était bien le « propriétaire » de la chienne, même si l’immatriculation de Poupette était au nom de Madame. Et j’ai gagné ! Puis, il y a eu Icko…
Qui est Icko ?
C’est mon chien. Je l’ai adopté en 2015. Il a subi de terribles sévices et en gardera des séquelles à vie. A l’époque, j’ai demandé son dossier mais après un an d’instruction, il a été classé sans suite. Cela a été mon deuxième électrochoc ! J’ai d’ailleurs décidé récemment de citer son tortionnaire en justice. Je viens justement de recevoir la date de l’audience, fixée au 8 juillet à Marseille.
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